INFOLETTRE SEPTEMBRE 2025

Anne Le Bouëtté Par Le 08/09/2025

Temps de lecture: 2 min 30

Septembre, c’est un peu comme un lever de rideau : la vie reprend sa pièce, et chacun retrouve sa place sur scène… avec parfois le trac d’un premier rôle.

Avant-première : je travaille sur l’anxiété (mais sans me ronger les ongles)

Bonjour à toutes et à tous,

Me voici de retour au travail depuis quelques jours.
Entre deux séances, je mijote mon programme en ligne sur l’anxiété.
Objectif : qu’il voie le jour avant la fin de l’année (et sans crise d’angoisse de dernière minute, promis).

Je vous tiendrai au courant, évidemment — pas de suspense insoutenable façon série Netflix.
J'espère bien que cette fois mon projet ne va pas se transformer en Arlésienne comme la dernière fois.

Réflexion du mois

  •  Rentrée : cartable trop lourd, ventre serré et… lâcher-prise

L’anxiété et moi, c’est une vieille histoire.
Je suis née dans une famille d’anxieux (on pourrait presque dire que c’est de famille, comme les yeux bleus ou l’amour du travail bien fait, mais si....).

La rentrée scolaire, par exemple, a longtemps été pour moi une épreuve digne d’un Koh-Lanta émotionnel.
En 6e, j’avais moins de 10 ans, un cartable plus grand que moi, et un ventre qui serrait plus fort que les pantalons des années 1970.
Je pleurais en cachette avant de grimper dans la voiture avec mon père, direction collège + boulot.
Bref, j’étais loin d’être insouciante.

Le temps a passé, et j’ai fini par apprivoiser ces rentrées : elles ressemblent un peu à un nouvel an déguisé.
On reprend le fil de sa vie, on dresse la liste de ce qu’on veut faire, et parfois aussi de ce qu’on a soigneusement évité pendant l’été (comme vider le grenier ou ranger les mails).

Mais pourquoi ça serre encore le ventre ? Parce qu’on a souvent l’impression de subir. Subir l’année, subir les changements, subir… tout court.

C’est là qu’entre en scène ce fameux "lâcher-prise". Attention : lâcher prise, ce n’est pas s’écrouler sur un trottoir en attendant qu’il se passe quelque chose. (Merci Alain Souchon pour l’image, mais non merci, vous verrez de quoi je parle à la fin de l'infolettre).

Le vrai lâcher-prise, c’est d’abord agir : lister ce qui est en notre pouvoir, faire notre part. Et ensuite seulement, accepter que la suite ne dépend plus de nous.

 

Histoire inspirante

  • Un médecin, une tempête et un tracteur providentiel

Serge Marquis, psychiatre québécois, raconte une histoire frappante : jeune médecin, il devait se rendre à l’hôpital un soir de tempête de neige.
Il prend la route, brave la météo et fait tout ce qui est en son pouvoir pour se rendre à destination, puis se retrouve coincé dans une congère. Impossible d’avancer.
Il tente de sortir de là par différents moyens, sans succès et finit par se résigner: il ne peut rien faire.

C’est alors qu'en lâchant prise il voit une lumière au loin, marche jusqu’à une ferme, et trouve un fermier avec son tracteur… qui finit par le tirer d’affaire.

Moralité : il avait fait sa part (sa zone d’influence), puis accepté le reste (sa zone d’impuissance).

Vous pouvez trouver une de ses conférences où il évoque cette anecdote ICI (à 9:12).

Petite leçon philosophico-pratique

  • Deux zones, zéro panique : influence vs impuissance

Zone d’Influence : tout ce qu’on peut vraiment faire.

Zone d’Impuissance : tout ce qui échappe à notre contrôle.

Le vrai lâcher-prise n’est ni paresse ni renoncement. C’est agir avec détermination, puis accueillir ce qui nous dépasse.

L’exercice du mois

  • 2 minutes pour calmer l’anxiété (sans application ni Wi-Fi)

Revenez à vos sensations, juste 2 minutes : ce que vous voyez, ce que vous entendez, ce que vous sentez, ce que votre corps vous dit.

Installez-vous confortablement au calme et passez en revue très concrètement tout ce que vous voyez autour de vous, puis tout ce que vous entendez, puis toutes les odeurs que ous percevez, et enfin toutes les sensations que vous ressentez, depuis la tête jusqu'aux pieds.

Si l’anxiété s’accroche à une idée précise, notez noir sur blanc ce qui est dans votre zone d’action.

Et ensuite ? On souffle, on laisse la vie faire son boulot.

 

Conclusion musicale

Clin d’œil avec Souchon

Si vous voulez comprendre mon allusion ci-dessus à ce chanteur et prolonger cette réflexion en musique, je vous propose d’écouter « S’asseoir par terre » d’Alain Souchon.
C'est une peu l’illustration de ce que je vous invite à ne pas faire: l’idée n’est pas de rester affalé sur le trottoir en attendant que la vie décide à votre place… plutôt de s’asseoir un instant, souffler, puis se relever avec un peu plus de clarté.

Les Beatles nous inspirent

Voici une petite suggestion musicale : « Let it be » des Beatles.
Un hymne au lâcher-prise — mais pas au renoncement. Parce qu’après avoir fait notre part, il reste à laisser la vie danser sa partition, parfois différente de la nôtre… et ça peut aussi être très beau.